mardi 28 octobre 2008

L'avenir du Grand Prix F1 du Canada


J’ai toujours été bouleversé par la force de caractère des hommes de chevaux. Lorsqu’une bête n’a plus le potentiel pour gagner en piste, on s’en débarrasse et on cherche un autre cheval. On pourrait qualifier ce comportement de "sans cœur" mais eux ils appellent ça un jugement réfléchi et qui fait appel au bon sens.
Le Grand Prix F1 du Canada est depuis 30 ans un événement majeur à Montréal en saison estivale. Normand Legault a amené cette compétition à un niveau extraordinaire sur le plan de la notoriété et de l’impact économique pour la métropole. Mais la question qui se pose maintenant : Est-ce que nous sommes à la fin du spectacle?
Toute chose doit avoir une fin et depuis quelques années le Grand prix F1 manifeste des signes de fermeture du rideau.
Il y a d’abord eu le sauvetage d’urgence de l’événement en 2003 par le maire Gérald Tremblay et la communauté montréalaise des affaires. À l'époque, on avait cru à la fin définitive mais on avait déjoué le destin.
Cet été, lors de l’édition 2008, certains pilotes se sont plaints de la piètre qualité de la piste Gilles-Villeneuve, tellement qu’ils menaçaient de ne plus revenir l’an prochain! Leurs menaces étaient pour le moins prémonitoires. On dit que les responsables locaux se sont moqués des pilotes plaignards... On aurait dû être plus gentil!
La semaine dernière, l’écurie Ferrari a averti par écrit dans un communiqué de presse qu’elle quittera le circuit F1 si les organisateurs forcent la standardisation des moteurs. Cette mesure visent à réduire les coûts d’opération des écuries.
Ajouter à toutes les raisons que je viens de mentionner la crise économique mondiale et l’on peut définitivement s’inquiéter de l’avenir du Grand Prix F1 du Canada.
Plusieurs experts prédisent que les courses en Formules 1 disparaîtront d’ici quelques années à cause des coûts trop élevés pour le maintien d’une écurie. On parle de 100 à 300 millions d’euros par année. Un regard sur les statistiques nous montre aussi que des 16 Grands Prix présentés dans le monde en 1978, année de la première course sur le circuit Gilles-Villeneuve, seulement la moitié sont encore aujourd’hui au programme et trois courses sont présentés sur leur même circuit: celles de Monaco, Monza et Hockenheim.
Pierre Péladeau, le fondateur de Quebecor, avait coutume de dire à ses dirigeants:« Ne mêlez pas du bon argent avec du mauvais. » En anglais la formule est beaucoup plus percutante :“Don’t throw good money after bad! ”
Bernard Bujold
Photo du bas: Jacques Villeneuve - Montréal - Juin 1997 (Photo par Bernard Bujold)

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