lundi 6 avril 2009

Le contrôle des armes à feu


Le débat sur les armes à feu et la violence se concentre sur le désir du Premier ministre Stephen Harper d’abolir le registre des armes à feu. Le véritable débat ne devrait pas être là mais sur la recherche de moyens d’empêcher la violence qui est actuellement présente partout dans le monde.
Je me souviens de mon adolescence en Gaspésie durant les années 1970 alors que les armes à feu étaient un simple outil que l’on pouvait acheter chez le quincailler ou dans les magasins comme Canadian Tire. Chaque famille avait un ou plusieurs fusils de chasse dans leur maison et on ne se tirait pas dessus pour autant. En fait, les armes à feu étaient comme un dissuasif de la violence. Les quelques voyous du village n’allaient pas voler dans les maisons de propriétaires d’armes car ils savaient qu’ils seraient accueillis par une volée de plomb. De plus, il y avait comme une sorte de code moral. Un voyou n’aurait pas pu acheter une arme du quincailler qui l’aurait dénoncé aux autorités municipales. Il y avait, bien sûr,quelques incidents occasionnels mais dans l’ensemble les gens respectaient les armes à feu pour ce qu’elles étaient.
Tranquillement les choses ont cependant commencé à changer et la société est devenue plus violente. C’est un peu comme si les valeurs morales avaient cessé d’exister. Quelle en est la cause? L’immigration et les différentes cultures, l’urbanisation, la globalisation et l’accès aux armes de contrebande, les drogues dures, la violence au cinéma et à la télévision ? Probablement toutes ces causes.
Autrefois on respectait les policiers et aujourd’hui, généralement, on les déteste. Pourquoi? Probablement parce que les policiers eux-mêmes ont cessé de se considérer comme les gardiens de la paix mais plutôt comme des détenteurs du pouvoir avec la puissance de leur arsenal. Autrefois, les policiers n’utilisaient que rarement leurs armes. Ils imposaient leur pouvoir avec la négociation et leur habilité à convaincre. Cela fonctionnait. En tout cas mieux qu’aujourd’hui…
Un journaliste du quotidien montréalais The Gazette a essayé l’appareil simulateur de la Police de Montréal. On y simule électroniquement des attaques à main armée où vous jouez le rôle du policier qui doit réagir. Il est intéressant de constater le résultat. C’est une situation perdante sur toute la ligne car aucun des deux côtés ne survie… (Voir le lien vidéo plus bas)
Le registre des armes à feu est un échec mais cela ne veut pas dire qu’il faut cesser d’encadrer le droit d’avoir des armes à feu. La société est devenue trop vicieuse, trop anonyme et trop individualiste. Plus personne ne respecte personne...
Le retour à la paix tient peut-être vers un retour à la parole. Comme le déclarait Ingrid Betancourt, le plus grand pouvoir est celui des mots. Elle en est elle-même la preuve car elle a pu survivre à un long séjour dans la jungle colombienne grâce à son pouvoir de convaincre ses geôliers qui étaient pourtant armés jusqu’aux dents.
Il faut trouver un moyen de ramener le respect envers l’autorité et la paix. Et comme on le sait: « le respect ne s’impose pas, il se mérite… » Actuellement, peu de personne au sein de notre société ne mérite notre admiration et notre respect. Des politiciens profiteurs, des banquiers malhonnêtes, des policiers provocateurs, des parents qui se suicident avec leurs enfants et finalement des bandits sans scrupules. C’est probablement là toute la source du problème. Notre société a perdu toutes ses valeurs morales!
En conclusion, s’il faut retenir un élément des tragédies comme celle de Rivière-Ouelle, du Collège Dawson ou de Binghamton New York c’est que, dans chaque cas, les enquêtes démontrent que tous les auteurs de ces actes de violence ont été des victimes de la moquerie, de l’isolement et du rejet de la part de leur voisinage avant de devenir violent. Autrement dit, nous sommes tous un peu responsable de ce qui arrive à notre société. Bang ! Bang ! Bang !
Bernard Bujold
Photo 1: Stephen Harper au Stampede de Calgary
Photo 2: Bernard Bujold en Gaspésie (1974)

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