Montréal possède beaucoup de musées, en tout plus d’une trentaine, et si certains sont d’envergure locale, d’autres sont des institutions dont la réputation dépasse les frontières et rayonnent au niveau mondial.
C’est le cas spécifique du Musée des beaux-arts de Montréal dirigé par Nathalie Bondil et on peut compter jusqu’à six le nombre d’expositions créées par son équipe qui circulent présentement ailleurs dans le monde dans des musées importants.
Pour les artistes montréalais, leur musée favori a cependant longtemps été le Musée d’art contemporain, en particulier à cause de sa vocation de promotion envers l'art contemporain. Ce constat était particulièrement vrai durant les années 80 alors que le Musée d’art contemporain de Montréal était un véritable point de rassemblement, une sorte de centre culturel. Mais aujourd’hui en 2009, cette institution est en pleine crise d’identité et les artistes montréalais qui le défendaient et en étaient fiers l’attaquent ouvertement sur la place publique.
Le débat a débuté immédiatement après la nomination de la nouvelle directrice générale, Paulette Gagnon, en remplacement de Marc Mayer, une vedette montante qui devait remettre le musée sur la carte internationale mais qui a abandonné le MACM pour prendre la direction d’un Musée beaucoup plus prestigieux, celui des beaux-arts du Canada à Ottawa. La situation ne s’est pas améliorée lorsque le Musée des beaux-arts de Montréal a annoncé la semaine dernière qu’il augmentait ses espaces d’exposition consacrées à l’art contemporain et qu’il a dévoilé un partenariat de cinq ans avec Loto-Québec pour exposer des œuvres de leur collection, projet qui normalement aurait dû être réalisé au Musée d’art contemporain compte tenu que le MACM est financé par le Gouvernement du Québec!
Certains artistes ont suggéré que ce genre d’action de la part de Loto-Québec démontre une intention du Gouvernement provincial de Jean Charest de se départir du MACM et de confier l’exploitation de sa collection permanente au Musée des beaux-arts de Montréal qu’il finance déjà en partie.
Je ne croyais pas à la logique d’un tel projet mais après avoir discuté de l’idée avec plusieurs experts en art contemporain et avoir même posé la question lors de la journée de réflexion « Le MACM en question », je suis de plus en plus convaincu que cette éventualité n’est pas impossible.
Le Musée des beaux-art de Montréal consacre présentement 1395 mètres carrés à ses galeries d’art contemporain tandis que les salles d’exposition du Musée d‘art contemporain totalisent 2826 mètres carrés. Une fusion de la collection permanente du MACM à celle du MBAM et le transfert de l’édifice de la rue St-Catherine permettrait justement au Musée d'art contemporain de revenir à son véritable mandat qui est la promotion des artistes modernes sur le terrain, de concert avec les centres d’art locaux qui sont installés partout au Québec. Il faut, selon certains, que le MACM redevienne un centre de promotion plutôt qu’une salle d’exposition dont le programme n’a rien à voir avec le mandat et la vocation de l’institution.
Un dossier à suivre mais une chose est certaine, le milieu de l’art montréalais n’a jamais été autant effervescent et il est évident que le changement est à l’ordre du jour!
Bernard Bujold - www.LeStudio1.com
Lien Entrevue Nathalie Bondil - LeStudio1.com
Lien Musée d'art contemporain de Montréal
Lien Musée des beaux-arts de Montréal
Lien Musée d'art contemporain de Montréal
Lien Musée des beaux-arts de Montréal
Photo 1: Nathalie Bondil, Paulette Gagnon et centre ville de Montréal
Photo 2: Musée des beaux-arts de Montréal
Photo 3: Musée d'art contemporain de Montréal
Aucun commentaire:
Publier un commentaire