mardi 17 juin 2008

La vente du Ritz de Montréal


Le Ritz de Montréal a été inauguré le 31 décembre 1912.
Il est devenu au cours des années ce que les Montréalais appellent :«La grande Dame de la rue Sherbrooke». Aujourd'hui, l’établissement a perdu de son lustre, et de là le besoin de rénovation, mais il demeure que Le Ritz conserve toujours une sorte de notoriété qui le fait ressortir du rang. Même si la qualité du service n’est plus depuis longtemps ce qu’elle a été durant les belles années, on identifie encore Le Ritz au luxe. Cet hôtel est en soi une légende.
J’ai découvert l'établissement en 1984 avec Brian Mulroney, auprès de qui j’étais adjoint aux communications. Mulroney avait établi son quartier général dans la suite royale du Ritz et à chaque fois que le Premier ministre venait dans la métropole, il y logeait avec toute son équipe d’assistants. Le directeur de l’époque, Fernand Roberge, était un ami de Brian mais il était aussi très orienté vers les relations publiques et le marketing. D’ailleurs, c’est après son départ que l’institution a commencé à perdre son titre de plus bel hôtel de Montréal. Roberge a récemment été rappellé en service et il est le président du comité conseil qui supervisera les actuels rénovations.
La légende urbaine veut que l’agonie finale du Ritz ait été amorcée suite au refus d’accueillir Les Rolling Stones.
Selon ce que m’a raconté le directeur d’un hôtel voisin, les organisateurs des Rolling Stones auraient contacté le Ritz pour louer un étage complet à l’occasion d'un concert du groupe à Montréal. (8 janvier 2003 - The Licks Tour - J'ai photographié le groupe lors de ce concert ...)
La direction de l’hôtel a refusé en prétextant un autre événement durant la même période et on a suggéré à « l’Advance Woman » d’aller au Sofitel juste en face. Cet hôtel était cependant beaucoup trop petit pour fermer un étage et on a plutôt offert de téléphoner à un autre hôtel à qui l'on envoyait les surplus de clients. L'endroit envisagé était un tout petit hôtel de 63 chambres lequel venait d’ouvrir dans une ancienne banque située dans le Vieux-Montréal,
Le St-James.
On ajouta que cet hôtel manquait de clients et qu’il accepterait peut-être de réserver un étage complet, surtout que le mois de janvier est relativement tranquille dans l’hôtellerie...
Le propriétaire Lucien Rémillard a très vite compris la manne qui passait devant lui et il a non pas offert un étage mais il a proposé tout l’hôtel. Une photo dans The Gazette lors du séjour des Rolling Stones est venue propulser le "petit hôtel" au sommet d’une gloire internationale et aujourd’hui, toute vedette qui se respecte ne demande plus d’aller au Ritz lors d’une visite à Montréal mais au St-James…
L’échec de l’un (du Ritz) a fait le succès d’un autre…
(On pourrait croire que Rémillard veut répéter le coup avec la télévision TQS...)
Personnellement j’ai continué de visiter le Ritz après l'époque de Mulroney. J’y ai photographié Sophia Loren et j’ai assisté à plusieurs soupers de levée de fonds dans le Salon Oval.
Mon ancien patron, le magnat de la presse québécoise Pierre Péladeau, adorait aller luncher au Ritz le midi. Il aimait beaucoup le privilège que lui accordait le portier de laisser son chauffeur stationner devant l’hôtel durant tout le temps de son déjeuner…
Est-ce que le nouveau Ritz saura redonner ses lettres de noblesse à la Grande Dame?
C’est à souhaiter et comme c’est souvent le cas avec les dames, celles-ci aiment nous faire patienter pendant qu’elles se préparent. Dans le cas du Ritz, il faudra attendre 15 mois!
Photo du haut - Hôtel Le Ritz Montréal
Photo du bas - The Rolling Stones à Montréal par Bernard Bujold
Lien Hôtel Le Ritz Montréal
Lien Hôtel Le St-James Montréal
Lien avec photo du Jardin du Ritz

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