mercredi 11 juin 2008

Les amours de la princesse Julie Couillard

L’un des plus beaux contes de fées de la littérature est Cendrillon et le prince charmant. De pauvre servante, la jeune fille devient la princesse d’un beau chevalier sur son cheval blanc…
Le rêve de Cendrillon représente un peu notre rêve universel à tous, femmes et hommes, d’améliorer notre destin pour vivre dans le bonheur et l’abondance. Il existe plusieurs versions du conte de Charles Perreault écrit en 1697 et une version moderne pourrait être le film Pretty Woman (1990) avec la jolie et intelligente prostituée (Julia Roberts) qui devient l’amoureuse du beau et riche avocat (Richard Gere).
Personnellement, j’ai connu mon lot de femmes qui voulaient améliorer leur sort en devenant l’amie d’un homme riche. Édivemment, ces femmes ne s’intéressaient pas vraiment à moi car je suis plus un roturier qu’un roi… Mais lorsque j’étais l’adjoint du magnat de la presse, Pierre Péladeau, le fondateur de Quebecor, j’agissais comme une sorte de gardien des portes du palais. Il m’arrivait donc souvent de rencontrer les gens en éclaireur, à la demande de Pierre, avant qu’il n’accepte de les voir. Parfois, il demandait la même « enquête » à d’autres de ses dirigeants et il avait ainsi un portrait assez complet des personnes avec qui il avait des contacts.
Je ne crois pas qu’il aurait pu être trompé sur la véritable personnalité de quelqu’un car il vérifiait toujours ses informations à partir de trois sources pour s’assurer d’obtenir la vérité. Un vieux truc de l’éditeur de journaux qu’il était.
Le résultat des enquêtes était généralement partagé moitié-moitié. Plusieurs personnes ne passaient pas la rampe et elles étaient rapidement éloignées de l’entourage de Péladeau mais l’autre moitié gagnait un accès, plus ou moins prolongé selon la situation, et elles pouvaient ainsi profiter de la richesse de l’empire. Pour ceux et celles rejetés, je devais m’occuper de l’élimination en douceur tandis qu’il se chargeait de gérer les heureux et heureuses. Il s’agissait autant de femmes que d’hommes, la plupart du temps pour des demandes d'emplois, de dons en argent ou des propositions d’affaires, mais d’autres fois c'étaient des offres à caractère amoureux, émotifs ou d’autres genres…
Je me souviens de deux ou trois histoires en particulier où les propositions de sexualité, et même de fraude, étaient évidentes et très directes mais nous les avions rapidement et catégoriquement refusées car c'étaient des offres "dangeureuses"!
Ne vous emballez pas car je ne vous dévoilerai pas les noms...
Mais je vous dirai que Pierre Péladeau n’avait rien contre le principe de Cendrillon. Selon-lui, cela est une question de choix et de prix à payer. Il racontait souvent l’anecdote du vieil homme pas très beau, et il s’empressait de préciser que ce n’était pas son histoire à lui…
Ce vieil homme riche était aperçu en ville avec une très belle fille, beaucoup trop jeune pour lui. Ses amis lui reprochaient de se faire embarquer par cette fille car il semblait évident qu’elle n’en voulait qu’à son argent. Le vieil homme leur répondait :«Oui, vous avez raison. Elle est avec moi pour mon argent. Mais je l’accepte. Pourquoi pensez-vous que moi je suis avec elle? J’en profite pleinement!»
Pierre Péladeau racontait cette histoire pour illustrer que dans la vie tout est une question d’échanges et de besoins à combler. Rien n’est inacceptable en autant que cela se fait selon le respect des lois et des gens. Péladeau n’hésitait pas à reconnaître que plusieurs personnes profitaient de lui et de sa fortune mais il ne s’en offensait pas car il profitait d’eux, de leur beauté, de leur intelligence et de leur jeunesse. Vive Cendrillon!
-Bernard Bujold
(Voir texte Pierre Péladeau 10 ans après)
(Photo Maxime Bernier et Julie Couillard)

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