mardi 19 août 2008

Élections et politiciens!



La politique est souvent une question de timing et d’absence d’une meilleure solution. Pour une raison difficile à expliquer, les délégués à l’élection du chef d’un parti ne choisissent pas toujours leur chef pour les bonnes raisons. Même s’il apparaît évident que certains choix ne pourront pas séduire la population lors d’une élection générale, on prend quand même la décision de leur confier la direction du Parti.
Au Canada, il y a plusieurs exemples de l’élection d’un chef pour des raisons autres que l’élection générale. On peut se rappeller de Joe Clark qui avait été la solution des délégués pour trancher la lutte entre Brian Mulroney et Claude Wagner en 1976. Clark avait été élu Premier ministre en 1979 avec un gouvernement minoritaire mais 6 mois plus tard il était défait par un vote de confiance des députés du Parlement. Brian Mulroney était revenu pour gagner en force mais il avait dû attendre jusqu'en 1984...
L'actuel Premier ministre Stephen Harper était un peu lui aussi le deuxième choix de son parti en mars 2004 alors que plusieurs voyaient Belinda Stronach et sa richesse financière capable de relever le Parti conservateur. Harper a obtenu la direction de son parti avec une basse majorité (55,5%) mais il a pu profiter des querelles encore plus profondes au sein du Parti libéral dont les difficultés de Paul Martin face aux loyalistes de Jean Chrétien et puis la faiblesse de Stéphane Dion élu chef de compromis dans la lutte trop serrée entre Bob Rae et Michael Ignatieff. Ces deux situations ont grandement favorisé Harper et il n’a pas hésité à en profiter. La deuxième action qui a contribué à maintenir le Premier ministre au pouvoir a été posé par Harper lui-même. Il a éliminé toute forme de compétition au sein de son propre parti en s’assurant qu’il n’y avait personne parmi ses députés qui aspirait à son poste, en commençant par Belinda Stronach... Une stratégie habile et qui va de soi mais qui n’est pas toujours facile à appliquer!
Stephen Harper se rend bien compte que Dion ne sera jamais Premier ministre mais que son Parti ne peut pas s’en débarrasser avant la prochaine élection. Le timing est donc excellent pour Harper de solidifier sa place à Ottawa pour les prochaines années. Harper ne pourrait probablement pas gagner une élection si Bob Rae était à la direction du Parti Libéral!
Aux États-Unis, la situation est un peu semblable alors que la querelle entre Hillary Clinton et Barack Obama a profondément fragilisé les forces du Parti démocrate. John McCain n’a aucunement le charisme ni la notoriété de Clinton ou Obama mais les récents sondages le place gagnant devant le démocrate Obama. La population américaine blanche et catholique a peur du changement et il semble qu’elle soit craintive devant un futur président de race noire… Ajouter à cela les loyalistes à Hillary Clinton qui ne veulent pas appuyer Obama et vous avez une victoire des Républicains.
Il faudra voir la suite d’ici la fin de l’année (4 novembre aux États-Unis) mais il semble bien que les prochains chef des gouvernements canadien et américain seront élus non pas parce qu’ils sont les meilleurs pour diriger leur pays mais par défaut. Les bons politiciens ne sont simplement pas dans la course. Évidemment ce ne sont que des prédictions… À suivre!
Bernard Bujold - http://www.lestudio1.com/
Lien Parlement canadien - Ottawa
Lien avec The White House - Washington
Photo du haut: Stephen Harper, Stéphane Dion, Bob Rae,John McCain, Barack Obama et Hillary Clinton / Photo du milieu: Parlement canadien à Ottawa / Photo du bas: The White House à Washington, DC

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