mardi 27 janvier 2009

L'avenir des médias écrits - Le Journal de Montréal


Les mesures annoncées par le président de la France Nicolas Sarkozy pour relancer l’industrie des médias écrits dans son pays sont très intéressantes et il faut voir dans ce programme une façon pour l’État de venir en aide à un secteur d’activité essentiel à toute société organisée.
Malheureusement au Québec, la situation est plus embrouillée. J’ai reçu plusieurs courriels me demandant ce que je pensais du conflit de travail au Journal de Montréal. Certains me demandaient aussi si je faisais toujours partie de l’empire Quebecor? Je rappelle à ceux qui ne le sauraient pas encore que j’ai quitté Quebecor au lendemain de la mort du fondateur Pierre Péladeau (1925-1997). Il est décédé le 24 décembre 1997 et on m’a signifié mon congé le 5 janvier 1998…
Personnellement, je crois que l’avenir des médias écrits doit être remis en question car les règles du jeu ne sont plus les mêmes qu’autrefois. Ceci est vrai autant pour Le Journal de Montréal que pour les autres médias partout ailleurs dans le monde.
Le groupe de presse qui a le mieux réagi à la nouvelle situation est The New York Times dont la cohésion entre le papier et l’Internet est un modèle à suivre. La rentabilité n’est pas encore au rendez-vous mais la formule utilisée est excellente.
Est-ce que la survie du Journal de Montréal est menacée dans le présent conflit? Je le crois mais je ne suis pas dans le secret des dieux… Sauf qu'il va de soi qu'une entreprise comme Quebecor ne peut que constater l'évolution des autres médias et en ce sens Pierre-Karl Péladeau a sûrement une stratégie en tête... Il est évident au Québec que d’autres groupes de presse, comme Gesca, ont mieux saisi le tournant technologique et on peut faire un rapprochement,sur une plus petite échelle, entre la recette de La Presse et celle du New-York Times.
Le conflit au Journal de Montréal risque d’être long car Quebecor a les moyens financiers de prolonger le débat.
Quelques lecteurs m’ont demandéce que ferait Pierre Péladeau s’il était vivant? Difficile à répondre! Pierre Péladeau aimait l’odeur de l'encre et la texture du papier. Pour lui, toucher de ses mains un journal était agréable et essentiel.
L’empire Quebecor n’est plus celui de Pierre Péladeau. En 1997, l'entreprise était constituée de trois grandes filiales qui se complétaient. Les journaux, magazines, livres, disques et distribution dans une, l'imprimerie et le papier journal dans les deux autres. En finance, on qualifiait le système de tabouret à trois pattes à cause de sa grande solidité à ne pas se renverser. Quelques mois avant sa mort, Pierre Péladeau s'aventurait en télévision avec l'acquisition du petit réseau québécois TQS.
Aujourd'hui en 2009, les imprimeries n’existent plus, les usines de Donohue ont été vendues et la station moribonde qu'était TQS a été rapidement éliminée de l'empire. C'est un autre empire, celui créé par l'électricien André Chagnon, qui a été acquis et qui est devenu le joyau de Quebecor.Videotron est au coeur de l’action des activités de Quebecor et Pierre Péladeau n'aurait jamais imaginé pareil scénario!
Bravo à Nicolas Sarkozy et pour le reste, c’est à suivre…
Bernard Bujold -
Photos du haut: Lectrice de journal
Photo du bas: Pierre Péladeau devant sa piscine intérieure à sa maison de Ste-Adèle (Québec)

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