mercredi 25 mars 2009

Le Super-héros de la finance


Le super-héros de la finance, Michael Sabia, est un gars émotif. Il gère par sentiment et il a besoin d’être entouré de gens en qui il a confiance.
J’en sais quelques chose car j’ai un jour voulu travailler avec lui en tant que son chef de cabinet à Montréal. Un chasseur de tête m’avait approché et il voulait me recommander pour le poste. Je venais d’être remercié de Quebecor où j’avais accomplis, durant presque 7 ans auprès de Pierre Péladeau, la même fonction que voulait combler Sabia, c'est-à-dire une sorte d’adjoint qui gère le bureau du président.
Ma candidature n’a cependant pas été considérée par le président de Bell pour une simple raison: Pierre Péladeau était le père de Pierre-Karl Péladeau et ce dernier menait une lutte sérieuse contre le monopole de Bell Canada en téléphonie. Le chasseur de tête a bien souligné que j’avais travaillé avec le père et non le fils mais il n’y avait rien à faire, Sabia ne voulait pas me rencontrer.
J’ai été un peu déçu mais bon, c’était son droit de choisir qui il voulait comme adjoint.
Michael Sabia considérait que Pierre Karl était un ennemi et quiconque l’avait côtoyé n’avait pas sa confiance.
Il sera intéressa de voir comment réagira Michael Sabia contre tous ceux qui ont critiqué sa nomination à la Caisse de dépôt...
Dans cette histoire de la Caisse de dépôt, on reproche d'avoir choisi Sabia directement sans passer par un comité de sélection. Certains excellents candidats qui avaient envoyés leur CV n’auraient même pas reçu d’accusé réception et on parle ici de candidats de très haut niveau!
Embaucher un chef de direction n’est pas comme embaucher un chef de cabinet. Il ne suffit pas que la personne choisie plaise à son patron immédiat (Jean Charest) mais il doit aussi plaire à l’ensemble des autres patrons concernés par la Caisse de dépôt.
Que doit-on faire maintenant face à cette situation?
Il est évident que Jean Charest ne reviendra pas sur son choix et qu’ il ne congédiera pas son super-héros. Finalement, c’est Michael Sabia qui contrôle le jeu. C’est lui qui décidera s’il veut prendre le risque de venir travailler dans un restaurant dont plusieurs propriétaires et clients critiquent la qualité de ses recettes.
Dans un restaurant, l’une des méthodes pour choisir un chef est de réunir les candidats et de leur faire préparer chacun un plat. Un comité goûte à l’aveugle et on choisit le meilleur des chefs. Michael Sabia n’a pas été choisi selon cette méthode. Quelqu’un qui l’aimait bien lui a ouvert la porte et il l’a laissé entrer. Mais est-ce que les clients de la Caisse de dépôt aimeront sa cuisine? Un plat le moindrement trop cuit (pertes financières) ou une sauce ratée et on s’empressera de dire que d’autres chefs n’auraient pas laissé brûler le chaudron…
Si Sabia est un bagarreur, il restera mais s’il est prudent face au risque, il quittera car personne ne peut faire des miracles en finance et si d’entrée de jeu on dénigre déjà ses recettes, mieux vaudrait peut-être aller faire mijoter sa soupe ailleurs où il se sentirait mieux apprécié.
À suivre!

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