Les forces policières du Québec sont très fières de leur récent coup de filet autour d’une centaine de criminels appartenant à des bandes de motards comme les Hells Angels. Mais dans les faits, cette cueillette n‘est qu’un nettoyage très superficiel et malheureusement de plus graves dangers sont toujours en liberté.
On pourrait comparer les récentes arrestations à un raclage des feuilles mortes ou à une tonte de gazon. Les hors-la-loi arrêtés étaient très prévisibles car leurs activités se déroulent généralement dans un secteur précis. Il suffit d’identifier ce secteur et de l’éviter pour être plus ou moins à l’abri. Les policiers n’ont d'ailleurs pas procédé à leurs arrestations suite à une «découverte» mais plutôt grâce la préparation d'une preuve légale.
Les criminels les plus dangereux sont cependant ceux qui sont inconnus et dont les activités ne sont détectées qu’après l’événement. Les crimes non-détectés sont principalement de deux ordres: ceux économiques et le terrorisme.
Sur le plan économique, les Bernard Madoff et Vincent Lacroix sont parmi les plus dommageables car on les mets souvent sur un piedestal et il ne nous viendrait jamais à l'idée de les souçonner d'un méfait quelconque. Au niveau du terrorisme, l’événement marquant fut sans contredit le11 septembre 2001 mais il y en a eu plusieurs autres depuis, certains d'envergure internationale et d’autres plus localisés. Les fusillades comme à Dawson ou Colombine ne sont pas des actes terrorisme en tant que tel mais leur imprévisibilité rendent ces événements tout aussi dangereux pour la société que les guerres de religion ou les conflits politiques. Et que dire de crime comme l’assassinat à Rivière-Ouelle d’une jeune attachée politique par un résident fou du village? Moins significatif qu'une fusillade mais tout aussi incroyable et dramatique.
Le véritable défi des forces policières est de lutter contre tous ces crimes imprévisibles. Est-ce possible de le faire? Les fans de Jack Bauer savent que la lutte contre le terrorisme est un combat de réaction plutôt que de prévention. Comment se prévenir contre un acte dont on ne connaît absolument pas la direction. L’ancien directeur de la sécurité aérienne au Canada et ex-chef de la police de Montréal, Jacques Duchesneau, l’a avoué: les terroristes ont une longueur d’avance. Ils sont comme un virus en perpétuelle mutation devant les obstacles et on ne sait jamais dans quelle direction ils vont attaquer. Il faut toujours essayer de prévoir un coup en avant.
Un nouveau livre sur les techniques militaires vient aussi démontrer que la protection de la société est sur le point de franchir une autre frontière avec l’arrivée de la guerre à distance par la robotique et l'informatique. Comment abattre un soldat qui est un robot? La réalité a rejoint la science-fiction et il est devenu possible pour une armée (amie ou ennemie) d’être constituée de robots comme les fameux soldats blancs dans Star War… Certains avions et hélicoptères de l’armée américaine sont déjà téléguidés à distance bien en sécurité derrière les lignes ennemies.
Il n’y a qu’une seule solution contre la guerre et le crime et c’est l’instinct de survie. Le défi n’aura jamais été aussi élevé et difficile à relever! Voilà pourquoi nous devons poursuivre le combat car la victoire est loin d’être acquise. Comme dirait Jack Bauer, l'ennemi n'est pas toujours celui que l'on croit...
Bernard Bujold
Bernard Bujold
Photo 1: Don Corleone ( Le Parrain 1)
Photo 2: Couverture du livre Wired for War - Jack Bauer