mercredi 14 octobre 2009

Les journaux papier....de Conrad Black à Pierre Péladeau



Montréal a contribué à la création de plusieurs magnats de la presse.
Parmi eux, tout le monde connaît Pierre Péladeau, le fondateur du Journal de Montréal et de l’empire Quebecor. Il y a aussi Conrad Black qui a grandi dans la métropole et qui a lancé son empire à partir du petit hebdo The Sherbrooke Record.
J’ai eu la chance de connaître ces deux magnats québécois.
Avec Conrad Black, ma relation fut celle d’un admirateur et lorsque je l’ai rencontré (trois ou quatre fois) c’était en tant qu’invité à ses lancement de livres. Dans le cas de Pierre Péladeau, j’ai pu le connaître intimement car j’ai été son adjoint personnel de 1991 jusqu’à sa mort en décembre 1997. (Voir biographie sur le site LeStudio1.com)
S’il y a un point commun dans le comportement de ces deux individus (Black et Péladeau), c’est leur passion profonde pour les journaux papier. Conrad Black est en fait un journaliste dans l’âme et il avait bâti son empire de presse en grande partie pour pouvoir publier ses opinions un peu partout dans le monde. Il aime faire connaître ses idées…
Pierre Péladeau était moins international mais il avait un sens très aiguisé de la nouvelle. Il la voyait cependant toujours au niveau local tandis que Black est un international. Leur empire respectif était d’ailleurs à l’image de leur fondateur.
Lorsque Pierre Péladeau était à la barre de Quebecor, il s’assurait que le Journal de Montréal soit avant tout un journal d’information pour les Montréalais et il s’est toujours tenu éloigné des grands débats d’opinion. Ce dernier, décédé en 1997, adorait les journaux papier et il en feuilletait continuellement. Une de ses manies était de compter les annonces d'un journal à l'autre et de vérifier si les annonceurs achetaient des publicités dans ses propres journaux. Il m'avait d'ailleurs demandé de faire vérifier à chaque jour, par l'éditeur du Journal de Montréal, les avis de décès du journal La Presse. Si un mort n'était pas dans son journal, il voulait savoir pourquoi...
Tout le contraire de Conrad Black qui était un mondain et dont l'une des plus grandessatisfaction de sa vie fut d'être admis à la Chambre des Lords à Londres…
Je suis très triste de constater aujourd’hui que les médias de ces deux grands bâtisseurs soient en plein bouleversement. The National Post, la création de Conrad Black, est sous la protection de la loi de la faillite (Canwest), tandis que Le Journal de Montréal, la création de Pierre Péladeau, est en situation de lock out.
Quel est l’avenir?Je ne crois pas que nous ne connaitrons jamais un retour en force, ni des journaux, ni des empires de presse comme ceux qui existaient durant les années 1990. L’époque a changé et les hommes en place aussi. Il faut accepter cette situation. Pierre Péladeau est mort et son empire Quebecor est passé du papier à l’Internet. Le Journal de Montréal n’est plus le journal de l’avenir! Pour sa part, Conrad Black est en prison et lorsqu’il sortira, ce sera pour écrireses mémoires et d’autres livres sur l’histoire. Il ne créera plus jamais de grandsjournaux comme il l'avait fait avec The National Post.
Mais comme le répétait Pierre Péladeau : « You lose a deal, you get a deal! » Certains médias vont disparaître mais d’autres vont les remplacer. Il en a toujours été ainsi dans le passé et il en sera de même dans le futur. Personne, ni rien, n’est irremplaçable!
Bernard Bujold - www.LeStudio1.com
Lien Biographie Pierre Péladeau et Quebecor
Photo 1: Pierre Péladeau et Conrad Black;
Photo 2: Conrad Black lors de son procès à Chicago;
Photo 3: Pierre Péladeau devant sa piscine à sa résidence de Ste-Adèle.