par Bernard Bujold (leStudio1.com) -
L'histoire du Sénateur Boisvenu n'est pas unique. En fait il s'agit d'une
belle histoire d'amour!
La tristesse de cette affaire est que les médias aient tranformé les deux
amoureux en vedettes médiatiques. Mais la faute est en grande partie,
même entièrement, celle du Sénateur qui aurait dû, rapidement et prestement,
trouver un emploi ailleurs au Parlement pour son adjointe.
En cette époque de l'internet, les secrets doivent être d'honnêtes secrets sinon
on se dirige vers le scandale et l'humiliation sur la place publique...
Photo 1: Sénateur Boisvenu et son adjointe Isabelle Lapointe ;
Voir entrevue Sénateur Boisvenu:
MARC PIGEON @ JOURNAL DE MONTRÉAL, MERCREDI 27 MARS 2013
Le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu jure n’avoir jamais volé une cenne au
Sénat et être en politique pour la cause et non pour l’argent. «Je n’ai pas un
gros train de vie de sénateur», soutient-il.
«Je ne suis pas là pour ma poche»
Pierre-Hugues Boisvenu ne s’en cache pas : il est tombé en amour avec son
adjointe. Un amour interdit, un bonheur difficile qui l’a propulsé dans une
tempête médiatique de laquelle il peine à se sortir.
Dans une entrevue à cœur ouvert accordée au Journal cette semaine, l’homme
de 64 ans a senti le besoin de faire le point.
Après la mort de sa fille Julie, assassinée en 2002, puis de son autre fille Isabelle,
décédée dans un accident de la route en 2005, son couple avec son épouse
des 40 dernières années, Diane Carlos, battait de l’aile.
– Est-ce qu’un couple peut survivre à des tragédies comme celles que vous
avez vécues?
– Quatre-vingts pour cent des couples se séparent. Je pense que c’est un miracle
qu’on ait fait 10 ans.
Dès 2006, il a remis sa relation en question, dit-il. C’est en 2010, l’année de son
arrivée au Sénat, que son épouse lui «a demandé la séparation», dit-il.
«On n’était plus du tout à la même place dans la notre vie, dit-il.
Moi, j’étais dans un autre monde en terme d’activités et de réalisations.»
Quelques mois plus tard, Isabelle Lapointe était embauchée comme adjointe
à son bureau sénatorial. En plus d’une grande complicité professionnelle, il s’est
développé une liaison qui a lentement pris la forme de l’amour.
Une attirance qu’il a avouée à son épouse au printemps 2011.
Mais les choses n’étaient pas si simples. On ne balance pas par-dessus bord une
relation de plusieurs décennies comme ça.
«Je me sentais très coupable de l’abandonner, admet M. Boisvenu.
Abandonner
une femme à 63 ans, pour le grand public, il y a une notion de méchanceté
là-dedans.
Je me demandais si j’allais rester encore 20 ans dans cette situation pour elle.
Et j’ai dit non. J’ai décidé de remplir ma vie, d’être actif et d’être heureux.»
Le sénateur parle de Mme Carlos avec un grand respect pour son vécu, pour
toutes les épreuves qu’elle a traversées.
«Diane, ça a été très, très difficile. Elle a perdu Julie, sa mère, Isabelle, son père
en cinq ans. Et elle a eu un cancer par-dessus ça. Je trouve que c’est
une femme courageuse.»
L’année qui a suivi fut une année de «yo-yo», dit-il, alors qu’il a bien tenté de
recoller les morceaux de son couple. Mais début 2012, il a fallu se rendre à
l’évidence : le couple était maintenant voué à l’échec.
Puis, la relation avec son adjointe a pris de l’ampleur.
«Dans ma vie, il y avait un trou béant sur le plan affectif, admet-il en s’essuyant
les yeux. Il est arrivé ce qui est arrivé. C’est une femme qui correspondait à ce
dont j’avais besoin comme dynamisme. Elle a été d’un très, très grand secours.»
Mais les règles du Sénat sont frileuses quant à une telle relation.
À l’été 2012, M. Boisvenu s’est rendu voir le conseiller en éthique du Sénat pour
lui expliquer la situation. Et pour éviter toute apparence de conflit d’intérêts,
celui-ci a suggéré que son adjointe soit mutée à un autre bureau, si leur
relation devait perdurer.
«C’est facile à dire, mais pas facile à faire, dit M. Boisvenu. Isabelle est le cœur
du bureau. On a pris quelques mois pour réfléchir, en discuter.»
Quelques mois qui se sont étirés jusqu’au début de mars.
«J’ai peut-être été imprudent, je vais le prendre le blâme», dit-il.
M. Boisvenu dit qu’ils devaient passer aux actes quand «la bombe est tombée».
Des médias ont fait la manchette avec sa liaison, son divorce, ses allocations de
logement, ses dépenses de déplacements, tout ça au moment où des vérifications
étaient menées sur trois sénateurs.
Il jure d’ailleurs n’avoir «jamais volé une cenne» au Sénat.
Si sa relation avec son adjointe est actuellement au point neutre depuis décembre,
la médiatisation de cette liaison, il y a deux semaines, a «brisé» le climat entre
«C’est venu antagoniser nos relations complètement. On ne se parle plus.
On est passés d’amis à presque ennemis. Et je prends ma part de responsabilité.
Mais c’est quelque chose qui normalement n’est pas sur la place publique.»
Voir entrevue Sénateur Boisvenu ;