lundi 24 janvier 2011

La mort du Journal de Montréal



Michel Houellebecq a écrit dans son roman: LA CARTE ET LE TERRITOIRE qu'il existe une fenêtre dans la vie pour saisir un événement. Passé cette fenêtre, l'événement ne sera jamais plus possible. Il parle ici de l'amour entre son personnage principal et un autre personnage féminin qui essaient de renouer ensemble après plusieurs années de séparation.
C'est la même situation dans tous les événements de la vie. Il existe un moment où la décision qui est prise déterminera la suite sans qu'il soit possible de revenir au point de départ.
Le Journal de Montréal est au stade de non-retour et selon-moi son existence ne sera jamais plus possible car la fenêtre de règlement est dans le passé. L'erreur des employés du Journal de Montréal est de ne pas avoir réalisé la réalité du conflit dès le début en 2009. Une entente était sur la table et chacun des deux parties étaient prêts à signer sauf que Quebecor a voulu rajouter des réductions sur les conditions de travail. Le syndicat aurait alors refusé catégoriquement
convaincu de pouvoir faire céder Quebecor et ce fut là le début de la fin et le lock-out.
Si les employés du Journal de Montréal avait eu une autre direction syndicale, qui pouvait communiquer avec le président de Quebecor, il est probable qu'une entente aurait été possible.
En négociation syndicale, il y a deux éléments fondamentaux à évaluer. Le contrat de travail en est un, mais le plus important est la communication entre le patron et le président du syndicat. Tous les grands leaders que j'ai connus appliquaient cette façon de travailler et ils connaissaient d'excellents résultats. Je pense notamment à Pierre Péladeau père et à Brian Mulroney. Ce dernier, qui fut un avocat syndical avant d'être Premier ministre du Canada, préparait toujours ses négociations syndicales par une analyse du caractère des personnes à la table de discussion pour ensuite, et seulement ensuite, regarder les clauses au contrat de travail.
Raynald LeBlanc et Pierre-Karl Péladeau sont comme le jour et la nuit et aucun dialogue n'a jamais été possible, et ne sera jamais possible! Cela est dû au caractère incompatible de chacun. Il aurait fallu changer le président du syndicat puisque le contraire est impossible avec Pierre Karl Péladeau à qui appartient l'entreprise QUEBECOR...
La situation de La Presse (Gesca) est un exemple de bonne communication entre patron et employés. Les employés ont réduit leurs conditions de travail et le journal a survécu à la menace sérieuse de fermeture de Power Corp.
Négocier une convention collective est comme vendre et acheter une voiture. Pour le garagiste, l'important n'est pas d'avoir le contrat parfait mais de faire sortir la voiture du garage et pour le client de pouvoir conduire un véhicule!
Photo 1: Salle de rédaction Rue Frontenac;
Photo 2: Montage avec la couverture du livre LA CARTE ET LE TERRITOIRE
Voir reportage La Presse ;
Voir site LA CARTE ET LE TERRITOIRE ;
Voir biographie Pierre Péladeau

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