mardi 18 mars 2008

L'art de la déception...

L’actrice québécoise, Marie Josée Croze, déclarait récemment dans le magazine français Paris Match : « Beaucoup pensent que jouer la comédie c’est savoir mentir, charmer, séduire. Pour moi c’est l’inverse. Jouer c’est être dans la vérité pure.» Autrement dit, les acteurs sont des gens qui doivent être capables de représenter la vraie réalité de leur personnage, sinon c’est un échec et leur carrière n’ira nulle part.
Je commence à croire qu’elle a bien raison car tous les menteurs, que l’on découvre semaine après semaine, sont tous des gens de la vraie vie et leurs mensonges dépassent de beaucoup la fiction du cinéma ou du théâtre! Ils finissent tous aussi par l’échec lorsque leurs mensonges sont découverts.
L’affaire Eliot Spitzer m’a bouleversé et elle m’a remis en plein visage l’affaire Guy Cloutier. Ce scandale m’avait beaucoup dérangé car je connaissais l’imprésario québécois. Il réclamait le respect de ses pairs et il agissait comme un leader dans l’industrie de la musique. Son échec fut une insulte et une vive déception pour tous ceux qui croyaient en lui et en son leadership. On peut être un mécréant, et je n’ai rien contre, sauf qu’il ne faut pas essayer de passer pour un saint. C’est comme dans le film Le Parrain où le chef de la mafia italienne, incarné par Al Pacino, veut obtenir une médaille du Pape pour son œuvre humanitaire, alors qu’il a tué son propre frère!
Personnellement je connais au moins 5 personnes, tous des leaders de la société québécoise qui ont déjà utilisé les services de prostituées. L’un d’eux les reçoit dans son bureau corporatif, un autre les reçoit dans un hôtel du centre-ville; un homme en immobilier les invitent en voyage à l’étranger; un politicien prend des pauses entre ses rendez-vous pour les recevoir dans un appartement avoisinant; et un dernier, une personnalité très connue, organise des soirées de groupe dans sa luxueuse maison. J’arrête ma liste à cinq mais je pourrais la poursuivre. L’usage des prostituées est répréhensible mais cela est leur vie privée. Ce que je ne peux pas accepter, c’est que ces mêmes personnes déclarent sur la place publique qu’ils sont des modèles de bons citoyens. Certains vont même jusqu’à écrire des livres sur le leadership…
C’est cela qui est inacceptable! C’est ce double discours qui est la faute grave. Tout le monde dans la société semble vouloir mentir concernant ses véritables valeurs.
Le plus triste dans les scandales Spitzer et Cloutier c’est que ce ne sont pas des cas isolés et que la découverte de ces deux menteurs ne mettra aucunement fin à la situation. La semaine prochaine, on découvrira un autre événement qui fera tomber de son trône un autre leader quelconque qui est tout le contraire de ce qu’il promet être.
Comme le dit un de mes amis: «Le plus difficile dans le mensonge c’est la première fois, ensuite ça devient facile et naturel.» Mon ami dit avoir appris à mentir lorsqu’il a téléphoné à son patron pour mentir qu’il était malade. Il voulait s’absenter pour la journée mais le patron l’a tellement bien cru qu’il lui a dit, par sympathie, de prendre la semaine au complet plutôt qu’une seule journée! Mon ami venait de découvrir les bienfaits du mensonge.
Quelle est la solution à ce problème de la société?
Je suggère de devenir un acteur ou une actrice…
Joyeuses Pâques 2008!
(Photo : Ashley Dupré. Eliot Spitzer et Guy Cloutier)
Lien The New York Times

1 commentaire:

mon opinion tout simplement a dit...

En plus, il y a même un proverbe qui dit: Toute véritées n'est pas bonne à dire... Pour ma part, je croit que tout se dit...tout reste dans la façon de dire les choses.

La plupart des gens qui se rendent compte qu'on leur ment...ne nous accorderons plus leur confiance et vice-versa. Je ne crois pas qu'un seul mensonge vale davantage que la confiance établit envers une tierce personne