mardi 29 avril 2008

La télévision de l'avenir


Le débat de l’heure au Québec, en plus du hockey, est la petite station de télévision TQS, laquelle est en faillite technique pour plus ou moins 36 millions$ de dettes. (On évalue le déficit accumulée à 71 millions$)
Les politiciens sont montés aux barricades en criant à l’indignation et en déclarant que l’annulation des bulletins quotidiens de nouvelles, tel que proposé par Remstar, le repreneur de la créance, n’a aucun sens. Ils ont entièrement raison et, en plus, ils ont la solution entre les mains!
"Fusionner les bureaux de TQS en région avec ceux de Télé-Québec et repatrier les journalistes au sein de leur organisation."
En faisant cela, il accompliront plusieurs objectifs: une information en région, un sauvetage des emplois et un usage plus économique des actifs de l’État. Ce plan n’est pas nouveau et déjà depuis longtemps on s’interroge sur une meilleure utilisation des équipements de Télé-Québec. Je me souviens même qu’à l’époque de l’achat de TQS par Pierre Péladeau, nous avions commencé à négocier pour le rachat des équipements de Télé-Québec et l’intégration avec TQS. En échange, nous aurions assumé la diffusion de la programmation de la station d’état québécoise. La discussion n'avait pas été concluante mais récemment, en 2005, un rapport d'étude recommendait à nouveau ce genre d'action au gouvernement québécois. Guy Fournier était l'un des membres de ce comité spécial. (Voir Rapport: Télé-Québec Priorité à l'écran)
Il est évident que le groupe Remstar n’est pas dans un rôle social. On ne peut pas leur reprocher de vouloir faire des profits. Remstar cherche une aubaine et de racheter un réseau de télévision à 20 cents dans le dollar est une belle économie mais entièrement dans les normes pour une entreprise en faillite. La portion payée est parfois moindre!
Pierre Péladeau considérait lui aussi avoir fait un bon achat, le 11 avril 1997, le jour même de son anniversaire de naissance, alors qu’il apprenait l'acceptation de son offre d'achat de TQS. (J'étais en sa compagnie dans son bureau lorsqu'il avait reçu l'appel téléphonique de confirmation.) Il n’avait payé que quelques dizaines de millions pour la station (24 millions$ plus 9 millions$ en fonds de roulement). Il se disait qu’il obtenait un joueur de petite taille, mais qu'il pourrait en faire une présence vivante à Montréal. Il en avait les moyens financiers mais surtout, il possédait Le Journal de Montréal et une brochette de magazines populaires. Officiellement, il ne devait pas y avoir de convergence mais Pierre Péladeau ne s’inquiétait pas outre mesure de ce règlement…
De plus, contrairement à Remstar, Péladeau avait des partenaires indépendants qui connaissaient la télévision. (Voir Biographie Pierre Péladeau cet inconnu)
D'ailleurs, c'est justement Jean-Luc Mongrain qui avait convaincu Péladeau de soumettre une offre d'achat à titre de financier. Jean-Luc devait être un des partenaires mais il avait décidé de se retirer afin de pouvoir offrir ses services comme producteur privé à TQS. Péladeau avait continué avec Cogeco, Radio-Nord, Cancom, Radio-Saguenay et quelques autres partenaires minoritaires.
S’il avait pu mettre la main sur les équipements de Télé-Québec, il aurait joué doublement gagnant… pour pas cher!
Péladeau voulait aussi créer ses vedettes plutôt que d’embaucher des animateurs dispendieux. (C’était l’époque où TVA avait convaincu Simon Durivage de quitter Radio-Canada en échange d’un contrat important) Péladeau ne voulait pas embarquer dans le jeu de la surenchère. Il voulait engager des jeunes et leur donner la chance de se développer. Une sorte de télévision communautaire mais avec des moyens. Le modèle d'affaire était celui de CityTV à Toronto (Musique Plus) dont le fondateur est Moses Znaimer. (Voir son site Internet personnel)
Malheureusement, Pierre Péladeau est décédé quelques mois seulement après la prise de possession officielle de la station et alors qu'il ne faisait que de débuter sa réflexion sur les orientations précises qu'il voulait donner à son nouveau jouet.
Il est toujours triste de voir une histoire d’amour se terminer. TQS était un "mouton noir" parfois drôle et sympathique avec des Jean-Luc Mongrain comme figure de proue mais, l'entreprise était blessée. Tout comme Jean-Luc Mongrain, j'aime moi aussi le monde des chevaux. Je ferai donc la comparaison suivante: «Lorsque sa monture a la jambe cassée, il faut éviter de faire preuve de sentiment et soulager sa bête, en l’envoyant à l’abattoir. Il faut ensuite s'empresser de se trouver un autre cheval pour continuer…»
Photos: En haut: l'éditeur Bernard Bujold et les deux mascottes de www.LeStudio1.com;
En bas: Pierre Péladeau, Guy Fournier et Jean-Luc Mongrain

jeudi 24 avril 2008

L'avenir de Facebook


Le réseau Facebook a maintenant une femme à sa direction, Sheryl Sandberg (38 ans), laquelle agira comme numéro 2 au sein du réseau. Elle a pour mandat d'appuyer le fondateur, Mark Zuckerberg (23 ans) et rendre ce réseau social rentable. Elle a fait ses preuves auprès de Google où elle était responsable des ventes en ligne. Le réseau Facebook avait plus de 100 millions de visiteurs en janvier dernier, mais il dépense plus d'argent qu'il n'en génère...
Le mandat de la nouvelle dirigeante est d'implanter une culture d'entreprise qui amènera plus de discipline auprès des quelques 550 employés. L'éditeur Bernard Bujold compare la situation de Facebook à celle des Canadiens de Montréal!
Selon tous les experts de l’Internet, Facebook n’a même pas encore atteint sa période d’adolescence. Pourtant il a envahi nos vies et il attaqué avec succès les autres médias traditionnels et même ses semblables comme MySpace. Facebook me fait penser à la nouvelle vedette de l’heure, le jeune joueur de hockey Carey Price (20 ans), gardien de but de l’équipe de hockey Les Canadiens, lequel s'impose face à d'autres joueurs beaucoup plus expérimentés que lui. Son objectif est très clair: permettre à son équipe de gagner la Coupe Stanley.
La vraie mission de Facebook, comme de l'Internet en général, est cependant moins évidente et encore à être découverte. Les sites Internet Web 2,0 ont d’ailleurs les mêmes difficultés que leurs prédécesseurs du Web 1,0, c'est-à-dire l'absence de profit à cause de la gratuité du produit. Malgré la modernisation du concept internet et la création du service Web 2,0, des sites où il est possible pour les usagers d’agir de façon interactive sans la participation d’un webmaster central, l'on ne réussit toujours pas à créer des profits.
Facebook est une entreprise vieille de 4 ans seulement, un « start up » devenu ungéant plus grand que nature grâce aux investissements des financiers à risques. Le marketing viral et la gratuité d’usage a fait le reste auprès de la communauté des internautes. En 2007, Facebook a généré des revenus de 150 millions $ seulement, ce qui est très peu compte tenu du nombre gigantesque de 100 millions de visiteurs en date de janvier 2008. Malgré l’absence de profit, l’entreprise est évaluée à 15 milliards $ sur le marché boursier, si on tient compte de l’investissement de Microsoft pour un montant de 240 millions$ en échange de 1,6% de la compagnie en novembre 2007.
Selon la nouvelle directrice de Facebook, Sheryl Sandberg, il est possible de gagner la partie mais il faudra sortir de la zone de confort et regarder, non pas un mois en avant mais, des années devant! Facebook compte 550 employés mais il semble que l’ambiance soit plutôt à la bonne franquette. Il n’y a pas de structures d’entreprise solides ni de plan d’affaires à long terme.
C’est le défi de la nouvelle présidente qui devient un peu l’entraîneur d’une jeune d’équipe de hockey. Elle aussi, comme Les Canadiens de Montréal, vise la coupe de championnat!
Nous leur souhaitons à tous les deux « Bonne chance! »

Le golf au Québec

Jacques Fortin (68 ans), le fondateur de Québec Amérique, vient de publier ce qui peut être considéré comme le livre essentiel pour les golfeurs du Québec. L'ouvrage "Golf" est une présentation des 30 plus beaux terrains de golf de la province, lesquels ont été sélectionnés par un comité formé spécialement par Fortin. Cet album, qui compte plus de 500 photos, séduira tous les golfeurs et déjà certains ont commencé à planifier leur prochaine saison en tenant compte de ce livre. C'est le cas de Mademoiselle X qui se promet de visiter chacun des terrains mentionnés dans l'album...
LeStudio1.com décerne une mention d'excellence à l'auteur Jacques Fortin dans la galerie Les Meilleurs 2008.

mercredi 16 avril 2008

Un maire et sa ville...

Le problème du maire de la ville de Montréal, Gérald Tremblay, est qu’il n’a pas beaucoup de charisme naturel et, pour cette raison, ses actions sont souvent rejetées ou diminuées sur la place publique par les journalistes.
Je connais un peu cet homme et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est très travaillant, instruit (MBA de Harvard), bien intentionné, positif et surtout honnête. Il a aussi beaucoup de classe et il est toujours très respectueux et poli. Rien n’est impossible en cette époque de scandales, mais je ne crois pas que l’on dira un jour que Gérald Tremblay a agi pour son profit personnel autrement que pour l’avancement de ses idées politiques, dans lesquelles il croit sincèrement. Sur le plan du charisme, il me fait cependant penser à Stephen Harper, sauf que Tremblay est moins timide. Harper est le politicien le plus gêné parmi tous ceux que j’ai rencontrés jusqu’à maintenant. Heureusement qu'il a Laureen à ses côtés pour assouplir les rapports avec le public et améliorer son image...
J’avais conseillé à Gérald Tremblay, dans une chronique précédente, de surveiller son entourage car nos ennemis sont souvent nos plus proches alliés. Il semble avoir écouté mon conseil et il a cessé de faire confiance aveuglément. Je lui donnerai maintenant un autre conseil : «Être soi-même comme l’a fait Jean Charest et démontrer aux gens qu’il est un gestionnaire compétent et le meilleur disponible parmi les candidats en lice!»
La nouvelle popularité de Charest n’est pas une situation artificielle mais plutôt un reflet de la vraie personnalité du Premier ministre. Tous ceux qui le connaissent intimement disent qu’il est intelligent, gentil, attentionné et il a même parfois un sens de l'humour. C’est le personnage que j’avais connu en 1984 à Ottawa alors que Charest débutait en politique et que j’étais un jeune attaché de presse pour Brian Mulroney. Le maire Tremblay peut obtenir le même résultat que Jean Charest s’il prend exemple sur sa stratégie. Dans le cas de Charest, le défi semblait impossible à relever tellement la population le détestait, ce qui n'est aucunement le cas du maire de Montréal. Gérald Tremblay est un homme d’exception et il a réalisé des choses importantes et difficiles depuis son entrée à l'hôtel de ville mais cela ne ressort pas dans l’image projetée sur la place publique. Et quand on sait que l’image et la perception comptent plus que la réalité dans le jugement de la société et des électeurs, le maire de Montréal se doit de corriger la situation de façon urgente. La seule façon d'y arriver est d'être soi-même et de montrer la vraie image. Bonne chance! Vous en êtes capable!
Lien Ville de Montréal

jeudi 10 avril 2008

Un grand photographe

Le photographe George Zimbel (78 ans) est l'un des privilégiés à avoir photographié Marilyn Monroe. Zimbel est encore très actif et en plus d'écrire une chronique internet (blog), il expose ses oeuvres partout dans le monde. Sa présente exposition se déroule à Barcelone en Espagne, du 9 avril au 31 mai, sous le thème de la photographie documentaire aux États-Unis et au Canada. George Zimbel est d'origine américaine mais il habite Montréal depuis 1971.
LeStudio1.com est fier de lui décerner une mention dans la Galerie d'excellence Les Meilleurs 2008. À voir aussi les photos prises par l'éditeur, Bernard Bujold, de George Zimbel en action.(Voir photos de George Zimbel)

mardi 8 avril 2008

Le courage de survivre!


Il existe deux sortes de comportement de la part des humains face à la vie.
Il y a ceux qui veulent en finir et qui prennent parfois les moyens pour se suicider et il y a les autres, ceux qui s’accrochent au moindre espoir dans leur lutte contre la maladie ou les actes du destin. Le comportement des deux chasseurs des Île de la Madeleine, Claude Deraspe et Bruno-Pierre Bourque, est un exemple d'une lutte acharnée contre la mort et on pourrait même croire qu’ils ont vaincu celle-ci grâce à leur volonté personnelle et rien d’autre.
Le jeune Bourque, qui se dit à haute voix, même s’il est seul sur le pont du bâteau : « Ce n’est pas vrai que tu vas rester pris ici… »
Son confrère, Deraspe, se retrouve presque nu avec de l’eau jusqu’aux oreilles et il s’efforce, par une dernière énergie du désespoir, à ouvrir un hublot et réussir à regagner les glaces par réflexe et quasi-insconscient.
Pourquoi un tel courage?
Pourquoi ne pas s’être abandonné au destin?
Pourquoi d’autres personnes vont-ils désirer la mort tandis que certaines ne veulent pas quitter la vie?
C’est une situation inexplicable et ce, malgré ce qu’en diront les experts en comportement humain. Mais une chose est certaine :
« L’homme ou la femme qui veut modifier son destin est capable de miracle s'il le veut vraiment. »
L’exemple des deux chasseurs madelinots est la preuve de ce miracle.
(Sur la photo Claude Deraspe à gauche et Bruno-Pierre Bourque à droite aux Îles de la Madeleine)
Lien Îles de la Madeleine

mardi 1 avril 2008

Le Maestro Charles Dutoit se souvient de Montréal

J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour le Maestro Charles Dutoit.
Je l’ai rencontré à quelques reprises dont une avec la diva d’opéra Cecilia Bartoli. Une autre fois, j’étais parmi les invités à un souper de couple, duquel Charles est reparti plutôt déçu… Notre hôtesse, une vedette de la télévision québécoise, ne lui avait pas dit qu’elle avait un amoureux et que l’invitation à souper compterait 7 personnes incluant l’amoureux avec qui elle habitait. Il a quitté avant le dessert, bon prince, mais je doute qu’il ait jamais reparlé à cette animatrice télé. La dernière fois que j’ai rencontré Maestro Dutoit, c’était quelques jours avant que la querelle éclate et qu’il démissionne. Mes photos sont sur le site LeStudio1. Il avait l’air fatigué et il m’avoua qu’il rêvait parfois à prendre sa retraite pour aller vivre au Japon, pays qu’il apprécie particulièrement. Personne ne se serait attendu que quelques semaines plus tard (10 avril 2002), les musiciens montréalais feraient un tel affront à celui qui avait mis l’Orchestre sur la liste des meilleurs orchestres au monde. Le conflit de travail de 2002 a bien failli faire disparaître à tout jamais l’Orchestre symphonique de Montréal.
C’est une erreur de croire que les organisations de notre société sont éternelles et indépendantes de leurs créateurs et que l’ont peut les remplacer à souhait comme bon nous semble. Ce sont les hommes et les femmes qui dirigent nos institutions qui en font ce qu’elles sont et non l’inverse. Charles Dutoit était le créateur de l’Orchestre symphonique de Montréal commenous l’avons connu durant 25 ans entre 1977 et 2002!
Par un miracle quelconque, les responsables ont réussi à régler le conflit syndical et par un autre miracle, ils ont réussi à convaincre un chef de la trempe de Kent Nagano de prendre la relève.
Quelque temps après son départ de Montréal, j’ai fréquenté une femme qui habitait dans le même immeuble où Dutoit possède un condo. Nous ne nous sommes jamais croisé mais le gardien me disait que Dutoit revenait souvent faire des séjours discrets dans son appartement de la rue Sherbrooke. Il avait aimé Montréal! C’était sa ville préférée!
Charles Dutoit est un homme passionné. Il aime ou il déteste. Mais un homme passionné ne pardonne pas à ceux qui l’ont bafoué et à qui il a tout donné. Je m’ennuie de ce grand musicien car il a du style et une certaine dégaine qui en font un être d’exception. Je me suis toujours considéré privilégié à chaque fois que je l'ai rencontré et encore plus quand j'assistais à ses concerts. Lorsque Charles Dutoit est arrivé à Montréal en 1977, l’OSM participait à une campagne publicitaire pour la ville où on y voyait Dutoit avec l’Orchestre à l’arrière-plan. On pouvait y lire : « La fierté a une ville!»
Malheureusement, comme le dit la chanson :« Tout passe… »
Lien Orchestre symphonique de Montréal