Personnellement, je suis un utilisateur de ce réseau depuis mon adolescence en Gaspésie (1960) alors que la télévision locale CHAU-TV était affiliée avec Radio-Canada. La compétition n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui car à l’époque plusieurs stations de télévision en région étaient affiliée avec les deux principaux réseaux au Québec soit Radio-Canada et Télé-Métropole. C’était la même situation avec de nombreuses petites stations privées de radio.
Plus tard, lorsque je suis devenu correspondant parlementaire à l’Assemblée nationale du Québec en 1977, tous les journalistes de la Tribune Parlementaire enviaient grandement leurs collègues de Radio-Canada. Les plus belles machines, les plus beaux bureaux et les plus beaux cars (camions) de reportage. Sans oublier les meilleurs salaires...
La situation a cependant commencé à changer dans les années 1980 alors que le gouvernement fédéral s’est mis à préconiser une forme de rentabilité pour ses entreprises. Plusieurs sociétés d’état comme Postes Canada ont alors adoptés les modes de gestion du secteur privé et ce fut également le cas de Radio-Canada. On peut cependant dire, dans le cas de Radio-Canada, que cette société a cessé d’être la meilleure à partir du moment où elle a confié au secteur privé la production de plusieurs de ses émissions dont les téléromans. Cette stratégie permettait de réduire les investissements en équipement mais elle diminuait aussi l’identité du diffuseur.
Les actuelles compressions budgétaires (171 millions$ sur un budget total de 1,73 milliards$ dont 1,115 milliard$ provenaient de crédits gouvernementaux en 2008 réduit à 1,052 milliards$ en 2009) ne sont pas causées par Stephen Harper. Il a simplement refusé d’avancer des argents pour combler un manque à gagner d’ici les prochains crédits budgétaires. Mais il est évident que le Premier ministre n’est pas un fan de Radio-Canada.
Il n’est toutefois pas le seul car depuis Pierre E. Trudeau, ensuite Brian Mulroney et en passant par Jean Chrétien on a toujours voulu rogner les ailes du diffuseur public. Surtout que la réputation de Radio-Canada à Montréal a toujours été associée à une certaine sympathie envers le mouvement indépendantiste…
Harper pousse donc dans une porte grande ouverte et il ne fait que poursuivre le mouvement de liquidation de Radio-Canada commencé par d'autres. Il est cependant évident que le gouvernement fédéral actuel donne toutes les indications d’une intention de vider la maison de ses derniers meubles et de vendre la propriété. Pourquoi conserver une maison qui lui pèse à entrenir et qu’il n’utilise plus?
Selon-moi, il n’y a qu’un autre petite poussée à donner avant que Radio-Canada ne soit plus qu’un souvenir de sa belle époque. L'avenir se décidera d'ici les 5 prochaines années et l'Internet viendra influencer la donne de même que le climat de crise économique mondiale.
Sur le plan technologique, c'est le "cloud computing" avec son coût peu élevé d'utilisation qui est le nouvel inconnu des communications et cette outil influencera grandement l'avenir des diffuseurs, autant Radio-Canada que tous les autres incluant Videotron.
Quelqu’un aimerait-il se procurer quelques caméras à rabais… À suivre!
Bernard Bujold
Photo 1: Édifice Radio-Canada Montréal 2009
Photo 2: Logos de Radio-Canada depuis sa création:
1. 1940-58 / 2. 1958-66 / 3. 1966-74 / 4. 1974-86 / 5. 1986-92 / 6. 1992 à aujourd'hui
Photo 3: Bernard Bujold animateur à CHAU-TV en 1976
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