mardi 4 août 2009

La valeur de l'argent - Les fraudes financières


Les nombreux scandales financiers de l’heure donnent lieu à toute sorte de débats quant à la valeur de l’argent dans la société et à son importance dans la vie. Certaines des récentes victimes de fraudes ont suggéré que la justice punisse les fraudeurs aussi sévèrement qu’on le ferait pour l’auteur d’un crime de meurtre! D’autres victimes, plus clémentes, ont suggéré durant des émissions de radio qu’il faudrait envoyer les fraudeurs financiers travailler dans des centres sportifsmunicipaux (arénas) et leur faire laver les toilettes avec, comme audience, les fraudés présents sur place qui les observent… (ce traitement ressemble à celui que l’on applique aux détenus des prisons en Iran – voir article Internet The New-York Times)
Pour les victimes de pertes financières, se retrouver sans le sou est évidemment une situation très grave, dramatique et difficile à vivre. Mais cette situation n’a rien de comparable à la gravité d’être la victime d’un meurtrier. La toute première raison est que la victime d’un meurtre n’a pas décidé de se soumettre à son tueur tandis que la victime de fraude a accepté de son propre gré de confier ses avoirs (argent) au fraudeur. La victime a été trompée mais elle pouvait quand même refuser l’offre qu’on lui proposait. Elle espérait faire un profit et elle a pris le risque. La responsabilité de l’échec est donc, pour cette raison, partagée entre le fraudeur et le fraudé et la punition du coupable ne peut pas être la même que pour un meurtre.
Par ailleurs, si j’ai un conseil à donner aux victimes de fraude pour les encourager, outre leur offrir ma compassion, c’est de se poser la question suivante :« Si on devait obligatoirement être la victime d’une tragédie et que le destin nous permette de choisir, laquelle serait préférable? La perte de tous ses biens ou, la mort par un crime violent ou une maladie incurable? »
Il ne faut jamais perdre de vue qu’un malheur matériel ou émotif sera diminué d’ici quelques mois et que la vie nous obligera à faire face à de nouvelles priorités. Mais la victime par mort violente ou par maladie n’a plus aucun espoir de retour!
La résilience humaine est une faculté impressionnante et en ce sens il faut admirer les gens qui sont capable de reprendre leur vie en main après un échec grave ou un événement dramatique. Malheureusement, tous ne sont pas en mesure de le faire mais c’est la seule option logique et constructive. Ne pas être résilient face aux événements de la vie équivaut à être un mort-vivant.
Face aux obstacles et échecs de la vie il n’y a pas d’autre option que de se relever et de continuer à avancer sur le chemin du quotidien. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, même sans argent!
Bernard Bujold
Note : Au rythme où vont les découvertes de fraudes, très bientôt ce sera l’exception à la règle de ne pas être une victime… Aussi bien s’y préparer mentalement!
Photo 1: Jérôme Kerviel - Société Générale
Photo 2: Vicent Lacroix, Eal Jones et Bernard Madoff

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