mardi 14 juin 2022

RENÉ LÉVESQUE ET SON CENTENAIRE

RENÉ LÉVESQUE ET SON CENTENAIRE- 
Par Bernard Bujold -
Je suis natif d’un village voisin du village d’enfance de René Lévesque qu’était New Carlisle, un des rares villages anglophones de la Gaspésie. 
René et ma mère sont tous les deux nés en 1922. 
J’ai côtoyé René Lévesque directement en 1977 alors que j’étais jeune journaliste à l’Assemblée nationale du Québec. Nous étions cependant comme provenant de deux mondes, lui qui aimait l’alcool, les cartes à jouer et les femmes et moi qui étais à l’époque un jeune homme à peine majeur très naïf face à la vie alors que je sortais tout juste de ma Gaspésie. Pour moi Québec était une très grande ville, et n’oublions pas que j’avais grandi dans un presbytère… 
Plus tard, après sa mort, je serai le premier à proposer de créer la Fondation René Lévesque et je voulais que Pierre Péladeau père en soit le premier président. C’était en 1991. La maison d'enfance de René Lévesque appartenait à l’époque à une vieille dame (Georgette Bujold - sans parenté avec moi) qui voulait la vendre pour moins de 100,000$, négociable. J’avais suggéré d’en faire un musée. 
Au final Pierre Péladeau n’avait pas voulu s’embarquer dans le projet. 
René Lévesque n’était pas un politicien dans l’âme, mais un journaliste au plus profond de lui-même, un communicateur de masse toutefois timide en privé. René s'identifiait beaucoup aux Américains et il adorait les États de la Nouvelle-Angleterre (Connecticut, Maine, Massachusetts, Vermont). 
Au niveau politique, il avait une sorte d’insécurité face à ses ministres sur le plan individuel, plusieurs étant des élites intellectuelles. Il croyait en la démocratie et au débat alors qu’en politique il faut imposer son leadership derrière la scène. Lévesque avait peur d’imposer ses idées sans les débattre contrairement par exemple à un François Legault ou à un Trudeau, le père comme le fils. 
Si Lévesque avait été plus dominant, et moins démocratique, je suis persuadé qu’il aurait pu imposer la séparation du Québec durant son premier mandat majoritaire de 1976. 
Mais ce jugement est une perception, ma perception! 
Une seule certitude, le Québec fait toujours partie du Canada…
Bonne fête du centenaire, mon cher René! 
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