vendredi 25 janvier 2008

La télévision et son avenir


La télévision fut à un certain moment un secteur économique privilégié car la publicité rapportait gros et le prestige d'y travailler était très recherché. Pierre Péladeau adorait ce secteur et il voyait dans l'acquisition du réseau TQS, en 1997, un nouveau jouet. Une sorte de cadeau de fête qu'il s'était offert pour rendre sa retraite agréable. J'étais content moi aussi car j’ai toujours aimé le média de la télévision et il m'avait promis que j'occuperais le poste de chef d'antenne au bulletin de nouvelles de TQS. Dans une autre vie, j’avais été animateur dans une petite station en région alors que je faisais la lecture quotidienne des nouvelles à CHAU-TV en Gaspésie. C'était la belle époque! J’avais 19 ans et la société d’alors était sans prétention. C’était bien avant l’Internet (1976) et on recevait nos informations sur une sorte de télécopieur à clavier très bruyant qui était alimentée par une agence de presse à Québec. Pour la météo, je regardais à l'extérieur avant le bulletin et j'improvisais! Je parlais souvent de cette période avec le fondateur de Quebecor. Pierre Péladeau voulait développer TQS en une station locale et totalement Montréalaise. Est-ce qu’il aurait réussi? Probable car il en avait les moyens financiers et il avait le sens de la convergence. Il connaissait aussi parfaitement Montréal et le secteur du spectacle. Il avait même fait des premières démarches pour embaucher Marcel Béliveau, celui qui a créé le concept de Surprise Sur Prise, à titre de directeur général. Malheusement Pierre est mort avant de pouvoir mettre ses idées à exécution. Marcel Béliveau n’a jamais été embauché, pas plus d’ailleurs que moi comme chef d’antenne…
Aujourd’hui en 2008, lorsque je passe devant les bureaux du réseau de télévision TQS, situées au 612 de la rue St-Jacques à Montréal, cela me rappelle beaucoup de souvenirs.
Je me dis parfois que l'édifice doit porter malheur car les deux entreprises qui y habitent
(TQS et QUEBECOR WORLD) sont en graves difficultés financières, pour ne pas dire en faillite. Le cas de TQS est plus triste encore que QUEBECOR WORLD car il s’agit d’une petite organisation qui normalement aurait dû bien fonctionner et réussir à s’imposer dans le marché. Je ne sais pas vraiment quoi répondre lorsque l’on me demande pourquoi ces échecs financiers? Beaucoup de ce qu’avait touché Pierre Péladeau et qui s’était transformé en or devient maintenant poussière de sable. Pour ceux qui croient aux fantômes, on pourrait y voir un message de l’au-delà de la part de l’ancien magnat québécois. D'ailleurs, une photo géante de Pierre Péladeau vous regarde lorsque vous entrez dans le lobby de la rue St-Jacques...
Mais il vaut mieux croire que c’est ainsi que va la vie. Le temps passe et avec le passage s’en vont les institutions et les créations des gens de l’époque: Bronfman, Steinberg, Hollinger, etc.
Bonne chance aux nouveaux projets de 2008 car ils seront, pour un temps, les piliers de leur époque! À moins que vous préfériez les fantômes?
Bernard Bujold

Note: TQS a été vendu par QUEBECOR en 2002 lors de l’acquisition du réseau 
concurrent TVA (Vidéotron). 
Photo 1: Pierre Péladeau et Bernard Bujold
Photo 2: Pierre Péladeau enregistrant un message publicitaire.


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