Les journaux papier subissent présentement une grande compétition de la part de l’Internet, tellement que leur survie est mise en danger. Ceci est vrai, aussi bien au Québec que partout ailleurs dans le monde. Pourtant, les deux types de médias sont différents et ils auraient pu cohabiter harmonieusement…
Les journaux papier sont un lien qui unissent une communauté, une ville ou une région. À l’opposé, l’Internet n’a pas de frontières géographiques et il rejoint toute la planète d’une façon interactive notamment avec le Web 2,0. Les deux techniques de production sont également très différentes entre le papier et l’Internet. Pour les journaux papier, on fait payer les coûts d’imprimerie et du papier aux annonceurs. La différence entre les ventes publicitaires et le coût de production rapporte le profit de l'entreprise et à une époque, durant les années1950, la formule était très lucrative. L’avènement de la radio et de la télévision avait fractionné le marché mais tous les joueurs réussissaient à s’emparer d’une part importante de gâteau.
L’Internet a transformé ce marché publicitaire traditionnel sauf que personne n’a vraiment récupéré tous les annonceurs. C’est comme si le bassin avait été percé et que les annonceurs avaient disparus. La publicité est le centre vital d'un journal et le contenu en information est sa raison d'être. Sauf que l'un ne peut pas exister sans l'autre. Pas de lecteur, pas de publicité!
Cela inquiète grandement les éditeurs, autant papier que virtuel car les lecteurs migrent vers l’internet à un rythme accéléré. À preuve, les récentes statistiques classent l’Internet au premier rang devant la télévision comme source d’information chez les moins de 30 ans et au deuxième rang chez les plus de 30 ans. Les journaux se classent au troisième rang, tous les âges confondus (moins de 30 ans comme plus de 30 ans).
L’handicap de l’Internet, qui est aussi sa très grande force, est sa gratuité. La publicité internet est interplanétaire (Google-Yahoo) mais elle ne peut pas vraiment rejoindre les marchés locaux comme un journal.
Au Québec, le test pour connaître l’avenir des journaux papier sera la conclusion des négociations de la convention de travail au Journal de Montréal. Il faudra voir si la nouvelle convention sera le clou adans le cercueil du journal fondé par le magnat Pierre Péladeau en 1964.
Pour Péladeau père, Le Journal de Montréal était au départ une façon de rentabiliser ses presses sept jours semaine plutôt qu’une seule fois semaine avec ses hebdos. Mais rapidement Le Journal de Montréal est devenu le joyaux et la fierté du magnat québécois. La formule a été aussi très payante et elle lui a permis de créer un empire qui, au moment de sa mort en décembre 1997, comprenait des usines de pâtes et papier (Donohue); des imprimeries (Quebecor World); et des publications diverses dont la principale et la plus prestigieuse était Le Journal de Montréal.
Aujourd’hui la situation a beaucoup changé pour Quebecor.
D’abord les Imprimeries Quebecor n’existent plus et ils sont en restructuration sous la protection de la loi des créanciers; Donohue a été vendu; et Le Journal de Montréal a perdu son lustre devant les publications de Sun Media et du groupe Canoe qui sont à l'avant-scène. L’âme de Quebecor est aujourd’hui Videotron, une compagnie de télévision par câble et d’Internet achetée en octobre 2000 par le fils de Pierre Péladeau, Pierre-Karl, qui souhaite en faire la spécialité de l’empire, en particulier avec la téléphonie cellulaire. Il faudra voir comment se déroule le bras de fer qui s’amorce entre les employés de l’ancien empire et le patron Pierre-Karl Péladeau mais une chose est certaine: rien n’est éternel.
Il ne faut pas oublier non plus qu’une guerre n’est jamais une situation gagnante pour aucune des deux armées et il y a toujours des destructions et des pertes pour chacun des belligérants. Mais la guerre signifie aussi la révolution et le changement. À suivre!
Bernard Bujold - www.LeStudio1.com/Blogues
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Photos du haut: Pierre-Karl Péladeau - QUEBECOR
Photo du bas: Jeune internaute devant son écran d'ordinateur consultant le site
www.LeStudio1.com (Photo Bernard Bujold)
Lien entrevue Pierre-Karl Péladeau dans The Globe and Mail
Lien biographie Pierre Péladeau
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Lien entrevue Pierre-Karl Péladeau dans The Globe and Mail
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